L’auteure

Chloé Charpentier est Vosgienne de la montagne bleue et basse. Fille des bûcherons qui ont vécu de ces corps larges et lourds. Fille de la bêche, du sarcloir et de la brouette que lui a enseignés sa grand-mère. Fille des gitans qui vivaient de ce qu’ils trouvaient dans les bois ou dans les rivières, convaincus qu’ils ne mourraient jamais de faim. Fille de prolos de la campagne. Fille de l’école publique et de sa professeure de lycée, Madame Haouy, qui lui a reconnu quelque chose du poète même quand elle trichait à faire la rédaction de sa meilleure amie. Fille de L’Écume des jours, qui est resté inscrit comme un signe du destin dans l’amphithéâtre de droit civil, pas effacé par le prof avant qu’elle claque le droit pour aller en lettres. Fille de ses amis, Gautier, Théodora, Mathieu, Théophile, Nahid, Franck, Marie, Maël, Alysson, toutes et tous poètes ou écrivains, avec qui elle a vécu les plus belles années de sa vingtaine en écrivant de la poésie jusqu’à l’ivresse, en lisant tout ce qui d’elle lui tombait sous la main, en alpaguant les badauds pour leur en déclamer. Fille des adolescents avec qui elle travaille aujourd’hui et qui lui ont permis de rencontrer la fougue perdue. Fille des animaux qui lui apprennent dans le secret de sa ferme à sortir de son carcan. Fille avec un ciel au-dessus de la tête et une terre sous ses pieds nus.